De Barcelone au Cap de Creus : voyage en moto sur la Costa Brava

Montjuic, la montagne de la ville

Il n'est pas difficile de trouver son chemin à Barcelone. Le tissu urbain tricoté serré, régulier et ordonné, est coupé d'est en ouest par une seule route, la célèbre Diagonal. Où que vous soyez, il suffit de repérer le virage à droite et de prendre la route qui grimpe sur la colline de Montjuic pour avoir une autre perspective. Haute de 173 mètres, Montjuic est une montagne située au cœur de la ville qui offre une vue imprenable sur le dédale de rues et la vie incessante qui la caractérisent. Le meilleur moment pour y monter ? Tôt le matin, juste après l'aube, lorsque les maisons, les bâtiments et les magasins sont encore endormis, vous donnant la sensation exaltante d'assister au réveil de cet esprit catalan indompté.

Mais dès que la lumière se lève, il est temps pour ceux qui ne sont pas fans des lieux touristiques traditionnels de s'échapper. Nous montons à bord du Diavel et laissons sa nature rebelle nous guider vers de nouveaux horizons, plus ouverts. Il est temps de prendre la route qui va vers le nord, vers la Costa Brava.

Tossa de Mar et Sant Feliu de Guíxols

Notre premier arrêt est à Tossa de Mar. Le peintre Marc Chagall l'appelait "le paradis bleu", un surnom qui devient évident après la moindre visite. 

Tossa de Mar est l'un des véritables joyaux de ce littoral, ses petites plages d'eau cristalline se combinant avec un village médiéval pittoresque, situé sur une falaise surplombant la mer. La vieille ville mérite d'être visitée, mais c'est sur le tronçon de route suivant, qui relie Tossa de Mar à Sant Feliu de Guíxols, que les amateurs de deux-roues trouveront leur bonheur. Un véritable paradis pour ceux qui souhaitent exploiter tout le potentiel du Diavel 1260 et profiter de l'opportunité de parcourir des routes qui s'ouvrent de manière inattendue sur une nature sauvage et très accidentée.

Vers Cadaqués sur la GI-614

Un autre incontournable de notre route vers la liberté est la GI-614, la route qui relie le golfe de Roses à Cadaqués, la ville natale de Salvador Dalì, le génie incontesté du surréalisme et l'un des artistes espagnols les plus influents du XXe siècle.

Pour ceux qui aiment dévorer l'asphalte kilomètre après kilomètre, la GI-614 est une route inoubliable. Electrisante et audacieuse, peut-être un peu étroite par moments, cette portion d'asphalte se faufile à travers la nature, sa poussière et ses rochers, révélant au détour d'un virage des vues spectaculaires tandis que nous respirons l'odeur des genêts et des forêts de pins et de chênes qui nous entourent.

En arrivant aux maisons blanches typiques de Cadaqués, nous nous accordons une pause. Après une visite au musée 

musée Dalì, nous nous remettons en selle et ouvrons les gaz en direction du parc naturel du Cap de Creus.

Cap de Creus, la falaise sauvage

En 1998, cet endroit fascinant a été classé parc naturel. Continuellement battu par le vent, le Cap de Creus dégage une atmosphère magique. Dans une zone côtière inhabituelle, inhabitée et désolée, le cap recèle des trésors inattendus et séculaires. Pendant de nombreux siècles, cette perle verte de la Costa Brava a été un point de référence pour les navigateurs et sa nature florissante et imposante cache aujourd'hui des dolmens et des vestiges archéologiques de la préhistoire, traces tangibles de ces temps lointains. Atteindre ce lieu signifie repousser nos limites pour revenir à nos origines. Une fois arrivés ici, au point le plus à l'est de l'Espagne, nous pouvons éteindre le moteur du Diavel 1260 et laisser notre regard errer au-delà de l'horizon, pour enfin étancher notre soif de liberté. Jusqu'à la prochaine fois, du moins.